Millésime 2021
Du désenchantement au ravissement

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Après les vendanges en août du millésime 2020, il a plu 320 mm soit un peu moins de la moitié des cumuls annuels. Les températures ont baissé régulièrement jusqu’à fin novembre. Nous restons dans des températures de saison. En ce début janvier, il fait froid et ça fait du bien. Quelques passages neigeux qui n’ont pas tenu plus d’une journée ou deux. Février apporte un peu d’eau en début de mois et des gelées d’environ -5/-7°C autour du 15. L’hiver ressemble à un hiver… La dernière semaine de mars est marquée par un passage ‘estival/fatal’ avec des températures allant jusqu’à 25°C. Mais la période allant du 6 au 9 avril des gelées principalement ‘noires’ (masses d’air froid sans gradient en altitude, donc aucun moyen de réchauffer par brassage) jusqu’à -3°C avec de la neige le 7 ! Le stade moyen était à éclatement du bourgeon. C’est l’évènement majeur du millésime ; les pertes sont estimées autour de 40-50% de moyenne sur le domaine. En Côte de Beaune sur chardonnay c’est catastrophique, 80% de pertes, les températures sont descendues plus bas et le stade moyen était entre 1 et 2 feuilles.

Une fois le couperet tombé la saison peut commencer. 2021 va alors marquer sa différence vis-à-vis des derniers millésimes : douceur et humidité ! Au cours de l’été les pluies s’enchaînent régulièrement (tous les 3 – 4 jours) sans être très intenses, la douceur et le climat humide en permanence favorise l’apparition de mildiou sur grappe, le botrytis fait également son apparition avant véraison avec les pluies intenses (60mm) autour du 15 juillet. Le beau temps revient début août et les températures supérieures à 30 °C sont rares mais l’effet contraste conduit à un peu d’échaudage. La période anticyclonique se poursuit jusqu’à la vendange dans ces conditions l’oïdium joue les opportunistes. Décidément en 2021 on aura tout eu… Mais tout arrive, alors, le 18 septembre, on vendange : des vendanges longues et méticuleuses à cause du tri… Les rendements sont bas. Les plus bas enregistrés.

En cuverie c’est assez tranquille, le millésime ‘rebelle’ à la vigne est plus docile en vinification même si des inquiétudes naissent de par sa grande différence par rapport à 2020 notamment. Mais chaque millésime est différent. Sont finalement entonnés des vins ayant une concentration modeste et une structure ‘consensuelle’. C’est à ce moment-là qu’on se dit qu’il va falloir de la magie dans l’élevage et les 75% de vendanges entière en moyenne pour révéler du caractère à ce gentil 2021. 15 mois plus tard ces 2021 sont très purs aromatiquement, l’empreinte ‘terroirs’ est là, il y a de la suavité dans la texture et les structures sont fines et harmonieuses, les vins se tiennent, ils goûtent bien. Le sourire revient…